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Les bénéfices cachés du perfectionnisme et comment ne pas s’y perdre lorsque l'on est artiste

Dernière mise à jour : 24 oct.

Le perfectionnisme est un trait cliché mentionné lors des entretiens d’embauche quand on nous demande de citer un défaut (en tout cas, c'est la blague qui va avec !). Et soyons honnêtes, on sait tous que ce n’est pas vraiment un « défaut » à proprement parler, n’est-ce pas ? Dire qu’on est perfectionniste en entretien d'embauche peut donner l’impression qu’on est rigoureux, attentif aux détails, et prêt à donner le meilleur de soi-même.

Pourtant, avec les artistes que j'accompagne en coaching, le perfectionnisme est presque toujours mentionné comme une réelle barrière, voire un obstacle à la réalisation de projets. En effet, la quête constante d’amélioration peut devenir paralysante. On pense qu’il est toujours possible de faire mieux, de peaufiner un petit détail de plus, et on finit par sacrifier un temps précieux (et parfois même l’œuvre elle-même) pour ce dernier 1 % qu’on pense pouvoir améliorer.



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Le piège du perfectionnisme pour les musiciens


Prenons un exemple concret : vous êtes musicien ou chanteur, et vous enregistrez chez vous. Sans les contraintes d’un studio payant où chaque minute coûte des sous-sous, vous pouvez refaire la même phrase musicale des dizaines, voire des centaines de fois. Pourquoi ? Parce que vous êtes convaincu que vous pouvez toujours faire mieux. Alors vous continuez, encore et encore, à chercher la prise parfaite. Et puis, une fois que vous avez toutes ces prises, il faut faire le tri. Et là, bonjour la galère ! Le perfectionniste en vous commence à hésiter entre deux prises que quelqu’un d’autre trouverait probablement identiques.

Le perfectionnisme, dans ce cas, devient contre-productif. Il vous fait perdre un temps fou et peut même vous amener à ne jamais sortir votre projet. Parfois, l’album ne sort jamais parce qu’on est persuadé qu’il n’est pas assez bon. Et même quand on finit par le sortir, on peut ressentir une certaine gêne, une crainte que le résultat ne soit pas à la hauteur de nos attentes irréalistes.


Comment ne pas se laisser piéger par le perfectionnisme


  1. Fixez-vous des limites : Si vous enregistrez à domicile, par exemple, limitez-vous à un certain nombre de prises (disons 5 ou 10). Une fois que vous avez atteint ce nombre, arrêtez. Ce qui compte, ce n’est pas d’avoir la prise parfaite, mais d’avoir une prise sincère et émotionnellement authentique. (Et, d'expérience, si vous vous fixez "10" comme nombre de prises par phrase/section, vous en ferez quand même 12...)

  2. Demandez des avis extérieurs : Parfois, il est difficile d’évaluer soi-même son travail avec objectivité. Faites écouter votre travail à des personnes de confiance, qui peuvent vous donner un avis honnête sans être prises dans la spirale du perfectionnisme.

  3. Apprenez à lâcher prise : Acceptez que votre œuvre ne sera jamais parfaite à 100 %, et c’est normal. En art, il n’y a pas de perfection absolue. Une œuvre est vivante, et elle évolue même après sa sortie, dans la manière dont elle est perçue par les autres.

  4. Mettez un point final à votre projet : Il est crucial de savoir dire “c’est fini”. Que ce soit un morceau de musique, une peinture, ou tout autre projet créatif, il arrive un moment où il faut lâcher prise et le libérer dans le monde. Si votre objectif est de partager votre art, une œuvre imparfaite mais terminée aura sans doute plus de sens avec votre carrière qu’un chef-d'œuvre qui ne verra jamais le jour.


Les bénéfices cachés du perfectionnisme


Pourtant, il faut reconnaître que le perfectionnisme a aussi ses avantages. Cette quête de précision vous pousse à un haut niveau d’exigence dans votre travail, à être attentif aux détails et à donner le meilleur de vous-même. Il peut devenir un moteur, à condition de ne pas laisser ce besoin de perfection freiner votre créativité.

L’important est de savoir quand le perfectionnisme devient un obstacle. Si vous perdez du temps ou doutez de chaque décision, c’est peut-être le signe qu’il est temps de réajuster votre approche. Le perfectionnisme n’a pas besoin d’être éliminé, mais plutôt d’être canalisé.

Pour le transformer en qualité constructive, établissez des limites claires à chaque étape de votre projet. Plutôt que de viser une perfection inatteignable, concentrez-vous sur des objectifs concrets et réalistes. Le perfectionnisme peut devenir un allié pour affiner vos compétences, à condition de ne pas sacrifier l’aboutissement du projet lui-même.

Une fois un niveau satisfaisant atteint, félicitez-vous de vos progrès, même si tout n’est pas parfait. La perfection est souvent une illusion, et ce qui compte, c’est l’impact de votre travail sur les autres, malgré ses imperfections.

En adoptant une approche équilibrée, vous pouvez tirer parti des forces du perfectionnisme sans vous laisser piéger par ses excès. Vous produirez ainsi des œuvres authentiques et abouties sans vous laisser paralyser par l’idée qu’elles doivent être irréprochables.


Donc :


Le perfectionnisme est à double tranchant : il peut vous pousser à donner le meilleur de vous-même, mais il peut aussi vous freiner dans la réalisation de vos projets. En tant que créatif, et particulièrement en tant que musicien, il est crucial de savoir quand lâcher prise et d’accepter que la perfection n’existe pas vraiment lorsqu'une oeuvre est partagée, dans le sens où la perfection n'est pas universelle.


P.S.: J'ai tout-à-fait conscience que c'est plus facile à dire qu'à faire. Le perfectionnisme est toujours caché quelque part. Par exemple, j'ajoute ce P.S. car je trouvais que l'article n'était pas assez bien/pas assez humain. Hehe. Mais au moins, il a fini par être publié ;). Bon courage !




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